Quand manger devient un combat


Il est très courant de ne pas être satisfait par son apparence physique : trop grand(e), trop petit(e), trop blond(e), trop poilu(e), trop gros(se)… J’aimerais être plus comme ci et moins comme ça… Les changements que nous aimerions opérer sur nous sont souvent conséquents. Ceux qui ont une dent contre leurs rondeurs qu’ils jugent trop présentes en arrivent souvent à cette conclusion :

« Si j’étais plus mince, je serais plus heureux(se) »

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Alors je sors mon arme de combat : changer mon alimentation en faisant la guerre aux aliments que l’on nomme les « ils font grossir ». Je dis non aux bananes parce qu’elles sont trop caloriques, non aux avocats trop gras, non aux cerises trop sucrées, non aux féculents parce que je l’ai lu dans un magazine et je jette mon pot de pâte à tartiner, mes fromages, mes boîtes de gâteaux…
Je me mets en mode « régime » que nous qualifierons ici de monotonie ennuyeuse (pléonasme utilisé ici pour renforcer l’idée que ça ne respire pas la joie ! )

EXEMPLE DE MENU MONOTONIE ENNUYEUSE (ou aussi appelé menu SANS)
Petit déjeuner
Du pain complet SANS beurre SANS confiture
1 yaourt SANS matière grasse1 tranche de jambon de dinde SANS gras
1 café SANS sucre

Déjeuner
Une salade verte SANS sauce
Du poisson cuit à l’eau
Des légumes vapeur A VOLONTÉ
1 yaourt SANS matière grasse
1 fruit
SANS pain

Dîner
1 soupe SANS pommes de terre
1 tranche de jambon de dinde SANS gras
1 yaourt SANS matière grasse
1 fruit
SANS pain

Miam, ça donne envie de se mettre à table 3 fois par jour…
En adoptant ces habitudes alimentaires, que vous allez conserver sur plusieurs semaines voire des mois, vous entrez dans ce qu’on appelle la restriction cognitive (j’en parle plus ici). Vous ne mangez plus avec votre corps et en fonction de ses besoins mais avec votre tête qui a taillé un short au contenu de votre frigo ! Ce menu apporte effectivement peu de calories mais il n’apporte surtout aucun plaisir. Vous entrez alors dans un processus de lutte : contre votre corps, contre vos besoins, contre vous même. Pourquoi se mener la vie aussi durement ?

Ce petit article est simplement là pour vous mettre en garde : ce jeu peut devenir dangereux. Alors, avant de vous lancer dans un nouveau régime parce que vous avez lu que Machin a perdu 14kg en 3 semaines, n’oubliez pas que l’épilogue est bien connu :

Perte de poids rapide = Perte de masse musculaire -> arrêt du régime parce que « j’en ai par-dessus le cassis » (citation d’un de mes patients) ou parce que j’ai atteint mon objectif -> reprise de poids progressive ou radicale parce que je remange tout ce que je m’étais interdit -> Je regrossis et développe de la masse grasse  je me retrouve à mon poids de départ (voire avec quelques petits kilos « bonus »)mais plus gras et plus fatigué…

Plus votre liste d’aliments interdits s’allongera, plus vous en rêverez la nuit. Ce serait quand même dommage de perdre en qualité de sommeil parce que vous passez vos nuits à vous tartiner de Nutella®…